Dans l’Europe du XVIII° siècle et plus particulièrement après 1770, les notions de « peuple » et de « nation » font l’objet de redéfinitions tant en littérature que dans le domaine culturel, ce qui favorise l’ambiguïté du langage qu’utilisent les milieux cultivés du temps à ce sujet.
Parallèlement à l’essor d’une culture européenne cosmopolite des Lumières, apparaissent des concurrences entre peuples, tandis qu’émerge la question du génie transcendant ces contingences. Le genre lyrique apparaît comme un espace européen particulièrement perméable aux échanges esthétiques, littéraires et artistiques. La trajectoire de Gluck qui a pu se définir comme « citoyen du monde » est emblématique d’une culture cosmopolite européenne, mais à quelle sphère culturelle et spirituelle se rattache vraiment sa musique ?
La réalisation de ce numéro relève des publications du Réseau Lumières (Universités d'Orléans, Poitiers, Tours).
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Eighteenth-century Europe saw a literary and cultural redefinition of the concepts of “people” and “nation”, especially after 1770, and such changes account for various ambiguities in the discourse of the educated elites of the time.
The development of a cosmopolitan European culture was indeed marked by the outcome of new competitions, just as the idea of a transcending genius was beginning to emerge. Opera thus appeared as a European area particularly permeable to aesthetic, literary and artistic exchanges. The trajectory of Gluck, a composer self-defined as a “citizen of the world”, is emblematic of this cosmopolitan European culture, even though one can wonder to what cultural and spiritual spheres his music can really be related.
2011
Les Lumières et la culture musicale européenne :
C.W. Gluck